samedi 6 décembre 2008

Passeports biométriques : les photographes professionnels s'en vont en guerre
La corporation s'oppose fermement à l'installation des stations d'identité dans les mairies, programmée à compter de l'année prochaine.

« Un hold-up d'Etat » : c'est ainsi que les photographes martiniquais qualifient la loi visant confier la gestion des nouveaux passeports biométriques aux mairies. A compter de 2009, celles-ci seront en effet équipées de stations d'identité numériques permettant de prendre les empreintes du détenteur du passeport. Mais aussi ses photos d'identité. Au grand dam des professionnels.
« La photo d'identité, c'est un peu la baguette du boulanger. C'est notre produit d'appel » expose Henri Salomon, vice-président du Groupement des Photographes Professionnels de Martinique (GGPM). Il estime que le manque à gagner imputable à l'intrusion des stations « peut s'élever jusqu'à 40%, selon la spécialité du photographe » . En outre, le coût du passeport passera de 60 à 89 euros à compter de janvier. Alors qu'en moyenne « le coût d'un jeu de photos d'identité oscille entre 8 et 10 euros » , précise-t-il. Le Groupement a donc décidé de réagir.
La riposte s'organise
Il organisait mercredi soir une réunion sur la question, conviant l'ensemble des professionnels (qu'ils soient du GPPM ou non) à réfléchir aux modalités de leur mobilisation. D'un commun accord, ils ont établi leur plan de bataille.
Dans un premier temps, ils prévoient donc d'interpeller le préfet, les présidents des institutions, ainsi que l'Association des maires de Martinique. Leur argument : l'installation des stations d'identité représente un surcoût d'activité dont les collectivités préfèreraient certainement se passer. « Les maires devront désigner des opérateurs pour faire fonctionner les machines. Ce qui coûtera du temps et de l'argent » , explique Henri Salomon.
Les premiers courriers destinés aux protagonistes de la politique martiniquaises doivent être expédiés dans les tous prochains jours. Si la démarche échoue, le « ton va durcir » prévient-il. Voilà les politiques prévenus.

- Ou wè'y ou pa wè'y!
Fin novembre, les sénateurs avaient adopté un amendement prévoyant une réduction de 10 euros du prix des passeports, pour ceux qui fourniraient les deux photographies d'identité demandées, au lieu de les faire en mairie. Dès le lendemain ce vote était annulé par le Sénat. Une volte-face qui n'était pas du goût des professionnels. Ainsi, l'Association pour la promotion de l'image (API), qui regroupe l'ensemble des acteurs de la photographie en France, s'est dite jeudi « profondément choquée et déçue » de cette décision

France-Antilles Martinique A. BELLANCE 06.12.2008

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